C’est le 26 mai prochain que la 51e édition des World Series of Poker devrait démarrer au Rio All Suite Hotel & Casino de Las Vegas, Nevada. Dans moins de deux mois donc. Une échéance qui paraît proche au regard de la situation actuelle liée à l’épidémie de Covid-19 aux États-Unis et dans le monde.
Depuis le 17 mars dernier, Las Vegas ressemble à une ville fantôme. Son Strip d’habitude noir de monde est désert, l’ensemble des casinos de la Cité du Vice ayant été fermés pour une durée minimale de 30 jours. Aux États-Unis comme en Europe et un peu partout dans le monde, le confinement est de mise. Dans ces conditions très particulières, comment imaginer que dans à peine sept semaines, un festival de poker rassemblant des milliers de joueurs venant du monde entier puisse se tenir ?
Le 15 mars dernier, le directeur des WSOP Gregory Chochon affirmait au micro du RMC Poker Show qu’aucune décision n’était encore prise : « Maintenir, annuler ou reporter, c’est vraiment trop tôt pour prendre une décision définitive. Ce n’est jamais trop tard. Il y a toujours des scénarios où l’on peut décaler légèrement l’événement et trouver des solutions. » « Je croise les doigts comme tout le monde pour que la crise soit passée mais nous serons en capacité de réagir au dernier moment, ajoutait-il. Aujourd’hui on laisse le programme en l’état. »
Le pic épidémique à venir
Depuis sa prise de parole, la situation a bien évoluée aux Etats-Unis. Avec plus de 160 000 cas de Covid-19 et plus de 3 000 décès, c’est désormais le pays le plus touché par l’épidémie. Et le pire reste à venir. « En fonction de ce que nous observons aujourd’hui, je dirais qu’il y aura entre 100 000 et 200 000 décès », a déclaré le directeur de l’Institut national américain des maladies infectieuses Anthony Faucci en annonçant des millions de contaminations.
Si c’est l’État de New York qui est pour l’heure le plus affecté, le Nevada n’a évidemment pas été épargné et des cas de Covid-19 diagnostiqués chez des employés de casinos, ainsi qu’un premier décès, ont précipité la fermeture de ceux-ci. L’incertitude règne et la fermeture des casinos pourraient être prolongée. Surtout que dans le même temps, les mesures prises par le gouvernement américain semble dérisoire. Aucun État n’a été mis en quarantaine et le confinement n’est pas obligatoire.
« Personnellement, je ne vois pas les WSOP avoir lieu cet été, a affirmé la superstar canadienne Daniel Negreanu dans une interview à PokerNews. Peut être à l’automne mais ça serait une énorme surprise de voir tout ce qui arrive en ce moment passer au dessus d’eux et les épargner. » « Il n’y a pas vraiment grand chose que vous puissiez faire pour protéger l’environnement d’un tournoi de poker de la prolifération des germes. » a affirmé l’ambassadeur GGPoker.
Du côté de l’exécutif américain, les déclarations se font contradictoires. Si dans un premier temps le Président Donald Trump envisageait une sortie de crise à la mi-avril avec notamment une ré-ouverture des frontières et une reprise de l’activité économique, il a finalement dû admettre que c’est à cette période que le pic du taux de mortalité serait atteint.
À l’image des grandes compétitions sportives
Partout dans le monde, les compétitions sportives d’envergure tels que Roland-Garros, l’Euro 2020 et les JO de Tokyo ont d’ores et déjà été repoussées. Quant au tournoi de tennis de Wimbledon, dont les dates (29 juin au 12 juillet) coïncident avec la deuxième partie des WSOP, la rumeur d’une annulation est de plus en plus forte. Qu’attendent donc les World Series of Poker pour faire de même ? Si la vague épidémique n’est pas contenue d’ici le mois de mai comme tout le porte à croire, un festival d’une telle ampleur semble très peu plausible, voire impensable. Et si les aspects sanitaires ne sont pas suffisamment convaincants, on ne peut pas imaginer que la franchise ne prenne pas en considération la crise économique majeure qui réduira considérablement les ressources financières des joueurs récréatifs américains, cœur de cible des WSOP.
Crédit photos WSOP